mercredi 23 mars 2011

Tahar Touam: Le parcours étonnant d’un prodige algérien

Tahar Touam
 
Tahar Touam est un brillant physicien, bourré de diplômes acquis dans les grandes écoles et universités nord-américaines dont la prestigieuse École Polytechnique de Montréal. À l’exception de son pays, c’est un chercheur connu à travers le monde qui a été à l’origine d’une découverte importante dans le domaine de la photonique qui a abouti à la création d’une entreprise de pointe qui s’est effondrée dix-huit mois après son départ. C’est difficile et compliqué à la fois de revivre un jour l’expérience de Tahar Touam. Un parcours impressionnant qui n’a laissé personne indifférent autour de lui. De Annaba à Montréal, l’Algérien s’est distingué dans tous les établissements scolaires qu’il a fréquentés depuis la première année. Déjà au primaire, à l’école Didouche Mourad, ces professeurs remarquent ces bons résultats. Son niveau lui permet de passer directement de la 4e à la 6e où aux examens de fin d’année, il obtient la meilleure note à l’échelle de la ville de Annaba. Au lycée technique, il reçoit le prix d’excellence remis annuellement au meilleur élève. Tout le monde lui prédit une brillante carrière. Jeune, il rêve d’atteindre les sommets. Son voeu se réalise en Amérique du Nord. Il obtient son Ph.D du centre d’optique photonique et laser affilié à l’Université de Laval. L’Algérien est arrivé au Canada en 1986 avec un DES en physique. À Ottawa, il rencontre un accueil chaleureux de la communauté arabe. Les premiers jours, il fait connaissance de Adnan El-Khatib, un Irakien qui l’héberge pendant un mois chez lui, le temps de trouver un appartement. L’Irakien est tellement sympa et gentil avec Tahar que ce dernier lui promet de donner à son premier enfant le prénom Adnan.

Après un bref séjour à l’institut des langues anglaises d’Ottawa, il entre à l’université McGill, à Montréal, où il s’inscrit à l’institut de physique, option quantique. Sa recherche s’oriente vers les composants critiques dans les transitions des phases dynamiques. À la fin de l’année, il est major de promotion avec une moyenne au-dessus des autres qui lui permet d’obtenir le prix d’excellence. En 1987, il est remarqué par le professeur Michel Bélanger qui a réuni tout un dossier sur lui. Ce dernier va se rendre à l’Université McGill pour rencontrer Tahar Touam. Au cours de l’entretien il lui dit : « qu’est ce que tu fais ici, viens travailler avec nous à l’École Polytechnique, je financerai tous tes travaux et recherches ». Le professeur canadien qui l’avait repéré parmi les meilleurs n’avait pas tort, au bout d’une année, le prodige de Annaba obtient un diplôme honorifique de l’École Polytechnique pour sa contribution à la recherche, son apport à l’enseignement et à la visibilité de l’école. Son travail a été choisi par « The International Society of Optical Engineering », comme la meilleure recherche de l’année en télécommunication. Commence alors pour lui une brillante carrière à Montréal. Il va faire partie des différents groupes de recherche qui vont révolutionner la photonique. Tahar Touam, est jeune et l’avenir est devant lui. Ses connaissances en sciences exactes sont la clef de sa réussite. Il connaît beaucoup de choses. Sa présence en Amérique du Nord coïncide avec l’émergence des nouvelles technologies qui vont bouleverser le monde, à la veille du millénaire. Au lieu de 3 ans, il achève la maîtrise science appliquée option optique et laser en 14 mois et fait 5 publications liées à ces recherches scientifiques. L’avantage qu’il a sur les autres : le sens de l’initiative et la maîtrise de plusieurs domaines à la fois : la physique des solides, l’optoélectrique, l’informatique, les mathématiques, la chimie physique, la programmation des méthodes numériques et surtout la conception de logiciels en photonique. Son apport dans la transformation du matériau Sol Gel a été capital en 1998. À l’annonce de la découverte, de Chicago, M. Tony Morreti, vice-président de la multinationale Molex Inc, s’est déplacé en personne à Montréal pour assister à la démonstration. C’est l’avenir du groupe qui se joue devant les spécialistes, les cadres et les bailleurs de fond qui accompagnent l’Américain. Ils ne seront pas épargnés, les questions fusent de toutes parts, les spécialistes ne se gênent pas de l’interpeller sur tous les aspects de l’invention. Du Japon, de l’Europe, de l’Australie et de l’Amérique, plusieurs groupes sont sur le coup. Après huit mois de recherche, Tahar Touam et ses collaborateurs mettent au monde une puce révolutionnaire qui, pour la première fois, est réalisée sur le matériau Sol gel. La découverte va leur rapporter 15 millions de dollars dont 5 millions de Molex inc. Avant de verser l’argent, Tony Morreti, prend l’Algérien à part et lui fait une proposition intéressante. Il l’invite à venir s’installer à Chicago, « tu auras tout ce que tu veux pour monter une compagnie ». Tahar demande à réfléchir, même s’il a les clefs de la découverte, le succès il l’a connu avec ces deux collègues. Les trois se connaissent depuis 10 ans, le premier, S. Iraj Najafi est d’origine iranienne et le Canadien Mark P. Andrews. D’autres investisseurs vont verser d’énormes
sommes. L’argent va permettre au groupe de monter Lumenon Innovative Lightwave Technology, Inc, qui est une société de développement et de conception des composants optiques et des dispositifs en forme de circuits hybrides compacts de verre sur des chips de silicium pour des fournisseurs d’équipement dans les télécommunications, des transmissions de données et des marchés câblodistributeurs. Elles permettent aux sociétés de télécommunication d’augmenter la capacité du transit de leurs réseaux optiques.

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